Qu'est-ce-que la rumination mentale ?

Vous est-il déjà arriver de revivre une émotions en boucle? De vouloir revenir sur une décision que vous avez prise, alors qu'il est trop tard pour la changer ? D'y penser pendant des heures ? De vous rejouer mentalement un fâcheux évènement ? De vous remettre en question constamment :
"Pourquoi j'ai fait ça"
"J'aurai dû lui répondre ça"
"Comment se fait-il que ce soit encore tombé sur moi?"
"Je suis nulle / trop sensible / trop directe / pas assez patiente/ pas assez bien..."
" De toute façon, ça se termine toujours comme ça !"
Bref, ces émotions dépréciatives ne vous aident pas.
Au contraire, elles vous retiennent en vous tirant "vers le bas"... Alors que vous méritez de sortir de cette fameuse situation et de la laisser derrière vous.
Pourquoi rumine t-on ?
Il nous arrive à tous de ruminer à un moment ou un autre de notre vie.
Certains d'entre-nous ruminent régulièrement. À tel point que cela peut devenir un vrai handicap au quotidien, puisque la rumination entame sérieusement confiance et assurance personnelles.
Les personnes les plus enclin à la rumination seront souvent hypersensibles et souffrent d'un manque de confiance en elles.
Dans leur histoire personnelle, on peut repérer une ou plusieurs blessures d'humiliation (au sens décrit dans le livre "Les 5 blessures de l'âme qui vous empêchent d'être vous-même"). Ces personnes, en craignant de reproduire les émotions d'humiliation (dont elles ne se rappellent pas toujours l'origine d'ailleurs), créées l'effet inverse et provoquent souvent un auto-sabotage inconscient, en ne se croyant pas à la hauteur.
Non, les mauvaises situations ne vous tombent pas dessus.
Mais oui, vous les attirez à vous en affirmant (par exemple) que "de toute manière je ne mérite pas ce mec parfait" (Il est "trop gentil / trop accessible / trop amoureux...")
Parce-que oui, la rumination mentale est souvent associée à un Syndrome de l'imposteur.
Vous le connaissez aussi celui-ci ? Ce syndrome qui vous fait croire que vous ne méritez pas ce que vous avez / que vous n'êtes pas à la hauteur (pour ce mec, ce job, pour la maternité... )
Et bien, la rumination, elle, arrive après. Après un événement fâcheux. Après une dispute. Mais aussi, parfois, après une simple remarque que l'on va mal interpreter.
La personne qui rumine, par son manque de confiance d'origine, va anticiper le moindre avis négatif, la moindre critique, et en faire du pain béni à la première remarque qui y ressemble de près ou de loin. "Et voilà, je savais que j'allais merder !"
Avouez-le, vous l'avez déjà fait.
Comment fonctionne la rumination mentale ?
Maintenant que vous savez si vous êtes particulièrement sujet aux ruminations mentale ou pas, voyons comment en sortir...
Revenons-en au moment où vous vous êtes "enflammée" sur une situation ou une remarque "négative"... Vous en êtes au point de vous dire "Mais quelle conne ! Pourquoi j'ai fait ça? Pourtant je sais bien que ça fini toujours comme ça! Mais qu'est-ce qu'on va penser / dire de moi? "
À cet instant, vous ne le réalisez pas, mais vous avez placé l'autre (le regard de l'autre / l'avis de l'autre / les attentes de l'autre) au centre de ce qui vous arrive à vous.
Mais la réalité - et on l'oubli trop souvent - c'est que LES AUTRES SE FICHENT LA PLUPART DU TEMPS DE VOTRE VIE ! Et c'est une bonne chose ! Parce-que vous êtes libre de vous planter / d'avoir vos moments de "moins bien". D'être moins efficace. D'être imparfaite !
Et sachez que - tout comme vous - l'autre passe 90% de son temps à penser À LUI/ELLE (et à l'image qu'il/elle dégage aussi)
L'autre ne va pas "bloquer" sur la même situation que vous, pas pour les mêmes raisons, et pas du même point de vu...
Et même lorsqu'il vous critique, l'autre ne cherche qu'à se valider lui !
Car la critique négative et non constructive n'est que le reflet de l'insécurité de celui qui l'émet.
En gros :
Vous appréhender de mal faire
Vous faites une "bourde"
Vous culpabilisez, vous dramatisez
Vous le ressassez longtemps après
Vous vous gâcher l'instant présent = c'est comme si vous vous flagelliez
Résultat : cette petite "bourde" vous a pourri un moment. Et ce moment vous hante ensuite. Votre temps "gâché" est donc multiplié par le nombre de fois où vous ressassez.
Nous savons aujourd'hui que la rumination mentale est souvent associée à l'anxiété mais aussi à divers troubles : alimentaires, du sommeil ou sexuels. De manière plus large elle est aussi associée au surpoids et à la dépression. Il est donc d'utilité publique de prendre la rumination mentale au sérieux.
Alors, comment ne plus ruminer ?
Une fois que vous prenez conscience que la rumination n'est qu'une réponse à vos insécurités, vous avez fait le plus gros de chemin.
L'exercice est désormais de prendre un papier et un crayon pour noter toutes les petites (ou grandes) choses sur lesquelles vous avez ruminez récemment (ou moins récemment).
J'identifie l'évènement
Je formule les sentiments et émotions qui m'ont traversés sur l'instant (humiliation, tristesse...) & ceux qui sont arrivés ensuite, lorsque je ressasse (injustice, colère, frustration...)
Je me projette : quelle aurait été, l'issue idéale pour cette situation? Afin d'en tirer les leçons pour les prochaines fois.
Je détermine l'objet PRÉCIS de mes émotions. Par exemple, "Ce n'est pas l'annulation de mon amie pour le cinéma qui m'a déçu, mais plutôt le manque d'intérêt de sa part que cela traduisait selon moi." Ainsi je peux faire preuve d'indulgence et de bienveillance envers moi-même "Je ne suis pas capricieuse, mais j'ai simplement besoin d'amour"
Si je peux, j'en reparle à cette personne avec un discours bienveillant (dites plutôt "l'annulation m'a fait ressentir du rejet" plutôt que "tu m'as fait sentir rejetée" qui est plus accusateur) Ou sinon, j'écris tout sur une lettre (adressée à moi-même ou à l'autre, qu'on pourra lui donner ou pas)
L'accomplissement de cette méthode est de parvenir à mettre en parallèle plusieurs petites (ou grandes) situations similaires, pour identifier le (ou les) dénominateurs commun. Peut-être que ce qui revient souvent est la peur du rejet ou bien, peut-être est-ce toujours en lien avec une personne en particulier que vous craignez de décevoir, ou alors en rapport avec une certaine image que vous souhaitez donner de vous-même (à vous ou aux autres).
Un autre exercice contre la rumination
C'est un exercice, passif cette fois, et qui permet un apaisement immédiat du tourbillon mental !
Installez-vous dans un lieu tranquille, en position de repos (assise ou allongé)
Fermez les yeux et concentrez vous sur votre respiration
Prenez conscience de l'instant présent. "Quel jour est-on, quel temps fait-il, avec qui suis-je maintenant, où sommes-nous..."
Ainsi vous pourrez faire une liste mentale des choses, immédiates, pour lesquelles vous éprouvez de la gratitude : un beau soleil, une prochaine soirée entre amis, un bon livre qui m'attend à la maison... Ressentez toutes les émotions que cela vous procure et nourrissez-vous de ces belles vibrations ! Laissez-les vous définir plutôt que les énergies négatives de la rumination.
VIVEZ DANS L'INSTANT PRÉSENT et cessez de le gâcher avec le passé ou des projections alarmistes du futur.
Attirez l'abondance avec la pensée positive : même une bourde aura une leçon a vous offrir. Encore faut-il savoir prendre le recul nécessaire pour la comprendre plutôt que de se morfondre...